Atterrissage d'un aérostat à Parentis-en-Born en 1905

On pense souvent que l’histoire de l’aviation ne commence à Parentis que dans les années trente avec l’épopée de l’aéropostale, ce qui a permis à notre ville d’accueillir de nombreuses personnalités, dont Pierre-Georges Latécoère, Antoine de Saint-Exupéry, Henri Guillaumet ou Jean Mermoz.

Mais l’histoire de l’aviation avait commencé à s’écrire dans la commune dès 1905 : elle nous est racontée par la presse locale et la presse spécialisée, plus particulièrement par « L’Avenir d’Arcachon » et par « L’Aérophile ».

Le jeudi 14 septembre 1905 à 9 heures 30 du matin, l’aéronaute Ernest Loé fait gonfler son ballon à l’usine à gaz d’Arcachon. Ernest Loé est un membre éminent de l’Aéro-Club Bordelais. Il est accompagné par deux passagers, Joseph Maurel et Etienne Giraud.

Etienne Giraud est un « sportman accompli » comme on disait alors. C’est un champion qui a été classé premier dans le concours d’automobiles Bordeaux-Paris, dans la catégorie voitures légères. Il est assez fortuné pour avoir possédé trois yachts et son propre aérostat de 700 m3 en soie extra-fine du Japon. Il a déjà fait la traversée du Bassin d’Arcachon en ballon. A cette époque, l’exercice du vol est plutôt une distraction mondaine de bourgeois sportifs à la recherche de sensations fortes.

Le ballon que l’on prépare à Arcachon s'appelle l'Aquitaine, et sa capacité de 1120 m3 fait de lui l’un des plus gros du club. Le gonflement de l’aérostat est suivi par quelques personnalités de l'Aéro-Club du Sud-Ouest : M. Cyprien Alfred-Duprat, M. le Vicomte Charles de Lirac et M. Ducasse.

A 11 heures, par très petite brise, le ballon s’élève enfin jusqu’à une hauteur de 700 à 800 mètres. Il prend la direction de Cazaux. Le vent de nord-est le pousse doucement, il franchit le lac de Cazaux-Sanguinet, puis celui de Parentis-Biscarrosse.

A 13 heures, le ballon est pris dans les pins : c’est la fin du voyage. D’après « L’Aérophile », nous sommes sur une dune entre l’étang de Biscarrosse et la mer, mais « L’Avenir d’Arcachon » qui connaît bien la région affirme que nous sommes sur le sol de Parentis-en-Born.

Le ballon reste coincé dans les hauteurs de l’arbre, et les trois passagers ne peuvent rejoindre la terre qu’en descendant par la corde de l’ancre. Quelques mois plus tard, le 1er décembre 1906, le pilote Ernest Loé, accompagné par le Chevalier de Wawac Adlar, effectuera un raid fort remarqué entre Bordeaux et Pau. Il recevra de nombreuses distinctions les années suivantes.

© Gilles Dubus 2015

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